La rencontre avec l’autre : un défi culturel pour la foi?

Comme à son habitude, l’Ecole d’Initiation Théologique et Pastorale (EITP) a organisé sa dies academicus tenue le 8 janvier 2022 au Collège Père Aupiais. Centrée sur le thème : La rencontre avec l’autre : un défi culturel pour la foi ?, elle a été animée par le professeur Charles Lambert Babadjidé, Socio-Anthropologue, Enseignant Chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi et le Père Hippolyte Whannou de Dravo, formateur résident au Grand Séminaire Monseigneur Louis Parisot de Tchanvédji où il enseigne les Saintes Écritures et les langues bibliques. La dies academicus a connu la participation des étudiants de toutes les promotions et enseignants de l’école. Environ 170 personnes étaient présentes.

Démarrée par une cérémonie de bénédiction du site, le Père Rodrigue Gbédjinou, directeur de l’Ecole, dans son mot d’ouverture de la cérémonie a mis l’accent sur deux axes majeurs : la lumière, une des vocations de l’école qui consiste à être lumière pour les nations et la parabole des cinq pains et des deux poissons (Luc 9, 16-17), une image qui reflète la mise en commun des moyens des acteurs de l’école pour l’œuvre de construction accomplie. A la suite, il a procédé à la bénédiction des lieux.

Deux thématiques ont été animées sur ce thème notamment (i) analyses sociologiques des causes de la méfiance culturelle dans la vie sociale et chrétienne. : Quelques pistes de solution et (ii) les relations entre Juifs et Samaritains. Au terme des échanges, il faut noter que, le problème de l’autre, c’est l’altérité. Donner sa confiance à l’autre, semble hypothéquée. La méfiance vient du soupçon. En 1943, Jean-Paul SARTRE disait déjà « L’autre, c’est l’enfer ». Le regard de l’autre restreint ou élargit l’horizon de la liberté. La méfiance prend source depuis le foyer familial par les injonctions des parents relatives à la transmission de l’héritage qu’ils ont eux-mêmes reçu. Le milieu chrétien n’est pas du tout épargné par ce fait puisque l’homme étant culturel, il se déplace avec tous les bagages socio-culturels dans ses différents milieux de fréquentations.

Un homme qui fait l’expérience de la trahison, est en alerte de manière permanente, donc incapable d’ouverture, de partage. Par le mystère de l’incarnation qui est le sommet de la relation entre DIEU et les hommes, l’homme, être de relation, doit absolument faire de la confiance une nécessité du contrat social.

Dans le texte de Jean relatif à la rencontre de Jésus et de la femme samaritaine (Jn 4, 1-43), il faut remarquer que le puits est une réalité universelle, sociale, de dialogue, de relation donc de vie. Jésus étant le premier au puits, cela met en évidence que DIEU nous précède toujours avant toute entreprise humaine de rencontre avec lui. Jésus a donc du casser les barrières culturelles existant entre Juifs et Samaritains afin que la femme puisse décoder la véritable identité de son interlocuteur.

Nous qui nous targuons d’être des chrétiens et avons donc pour modèle le Christ, nous devons au quotidien avec abnégation nous départir, nous débarrasser de nos héritages culturels, de nos à priori, de nos préjugés sur l’autre  dans le but d’accueillir et d’être capable de restauration, de renouvellement d’alliance et de réconciliation.

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