Verbum Domini du 1er dimanche du Temps de Carême Année B

Chers frères et sœurs en Christ, et vous chers hommes et femmes de bonne volonté !

Chaque année, le premier dimanche de carême offre à notre méditation le récit de la tentation de Jésus poussé au désert par l’Esprit, juste après son Baptême par Jean, pour 40 jours de jeûne. Alors que les années liturgiques A et C nous offrent le récit détaillé voire solennel des tentations de Jésus selon Matthieu et Luc, l’évangéliste Marc que lisons en cette année liturgique B, nous présente un récit très court des tentations de Jésus au désert. Je cite l’évangéliste Marc : « Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert. Et dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. » Le Baptême de Jésus par Jean est une théophanie annonçant le Baptême de sa Mort sur la Croix pour la parfaite révélation de l’Amour de Dieu. Du reste, c’est le Baptême qui fait le lien entre la première lecture qui parle de l’alliance de Dieu après le déluge et la deuxième lecture qui voit dans les eaux du déluge une image de notre Baptême dans la Mort et Résurrection de Jésus Christ, l’unique Sauveur du monde.

L’harmonie entre les textes liturgiques est patente. Si le Baptême de Jésus par Jean est une théophanie où l’unique Dieu en trois Personnes se révèle pour signifier qu’en Jésus de Nazareth, la plénitude de la Divinité a établi sa Tente dans l’Humanité, le jeûne de quarante jours au désert avec la tentation par Satan donne à comprendre que Jésus est le nouvel Adam victorieux du Serpent homicide des origines. Clairement, pour l’évangéliste Marc, si le vieil Adam au début de la création a succombé à la séduction du Tentateur homicide, le nouvel Adam, Jésus de Nazareth, au début de la nouvelle création a déjoué et vaincu les pièges du Tentateur homicide, opérant ainsi la restauration du Jardin d’Eden dans l’harmonie de la Volonté de l’unique Dieu créateur. Marc affirme, bien à propos : « IL vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. » La précision et la concision de cette affirmation rappelle l’annonce de l’ère messianique par Isaïe, et signifie que Jésus est le Messie descendant de David qui introduit la création dans l’ère messianique : « Sur lui reposera l’Esprit de Yahvé. (…) IL rendra une sentence équitable pour les humbles du pays. (…) On ne fera plus de mal ni de violence sur toute ma montagne sainte, car le pays sera rempli de la connaissance de Yahvé, comme les eaux couvrent le fond de la mer. » Avec l’ère messianique donc, la création est parvenue à l’accomplissement des temps.

Le déluge provoqué par la corruption du péché d’Adam et de sa descendance est terminé, et l’Alliance que l’unique Dieu, riche en Miséricorde, a conclue avec Noé et sa descendance, trouve son accomplissement parfait dans la Bénédiction en surabondance que Jésus, le nouvel Adam, déverse sur toute l’humanité en vertu de sa Mort et Résurrection. Tout est donc orienté vers l’heure du Baptême de Jésus, mort et ressuscité pour le Salut du monde. L’arc-en-ciel, c’est-à-dire l’arc suspendu dans le ciel en signe de l’alliance perpétuelle de Dieu avec sa création, est l’annonce en image de Jésus de Nazareth, le nouvel Adam, dans le Sacrifice de son Oblation sur la Croix, les Bras ouverts pour assumer et accomplir la création dans l’étreinte éternelle de l’Amour miséricordieux de Dieu.

Les quarante jours de jeûne au désert constituent alors un temps de préparation à l’accomplissement de sa mission rédemptrice dont le point culminant est le Sacrifice suprême de la Croix pour le Salut du monde. Tel est le message théologique contenu dans la contextualisation par l’évangéliste Marc du commencement de la mission publique de Jésus, mission assortie de l’invitation pressante à la conversion : « Après l’arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait : Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Ainsi, l’évangéliste Marc situe le commencement de l’annonce publique de la Bonne Nouvelle après l’arrestation de Jean Baptiste, le Précurseur de Jésus. Cette précision laisse entrevoir que la mission de Jésus de Nazareth parviendra à son point culminant dans le Don de sa Vie sur la Croix, Là où IL se fait reconnaître comme le Fils de Dieu venu pour appeler l’humanité à son accomplissement parfait dans la Vision de la Gloire de l’unique Dieu créateur.

Le temps de Carême est le moment favorable accordé à chaque être humain pour entendre l’appel de Jésus à la conversion, en changeant de mentalité et en vivant avec persévérance selon la Volonté de l’unique Dieu créateur. Cette Volonté que le Peuple de l’Alliance contemple dans le Don et le Privilège des Dix Commandements, est parfaitement révélée à toute l’humanité dans la Bonne Nouvelle du Salut par la Foi en Jésus mort et ressuscité pour la vie du monde. Jésus Christ est l’accomplissement parfait de l’aspiration intime de tout cœur humain à sa Plénitude authentique dans la Vision de la Gloire de l’unique Dieu créateur. Saint Augustin mérite ici d’être paraphrasé : A ton image et pour ta ressemblance, Tu nous as faits pour Toi, unique Dieu créateur, et notre cœur est inquiet tant qu’il ne parvient à son accomplissement authentique en Toi ! Depuis le mercredi des Cendres, nous sommes invités, chacun personnellement, à un examen sincère de notre existence humaine dans la vérité de la Croix du Christ Jésus, sommet de l’expression de l’Amour de Dieu pour toute l’humanité. L’apôtre Paul nous y exhorte de façon pathétique : « Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu. »

Le christianisme authentique trouve son fondement dans la Croix du Christ Jésus, qui n’est l’apanage d’aucun peuple, d’aucune nation, d’aucune culture ! Comme le Christ crucifié, les chrétiens authentiques ont accepté d’être persécutés dans tous les peuples, dans toutes les nations et dans toutes les cultures, ce qui atteste de la nécessité pour tout peuple, toute nation et toute culture de se convertir afin de parvenir à l’accomplissement véritable de son projet éthique dans la Sagesse de la Croix du Christ Jésus ! Oserions-nous croire un jour enfin, par honnêteté intellectuelle ou par conversion de mentalité, que la religion chrétienne dans son authenticité, trouve sa source dans la Croix du Christ et que la Croix du Christ est folie pour les Grecs et scandale pour les Juifs ? La Loi naturelle enfouie dans chaque conscience humaine et qui stipule que le bien doit être fait et le mal évité, cette Loi naturelle trouve sa plénitude authentique dans l’Amour de l’unique Dieu créateur parfaitement manifesté dans le Sacrifice suprême du Christ sur la Croix pour le Salut du monde. La substance de la religion chrétienne transcende toute culture, parce que fondamentalement incorruptible par la corruption du cœur humain qui se ferme à la conversion et s’égare loin des sentiers de la Volonté et de la Loi de l’unique Dieu créateur de la nature humaine qui ne s’accomplit que dans l’alliance de la nature divine en Jésus Christ !

Chers frères et sœurs en Christ, et vous chers hommes et femmes de bonne volonté, si le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint ne laissent personne indifférent, c’est que nous savons tous, chacun dans l’intime de sa conscience, que nous ne nous appartenons pas, et que notre vie ne peut provenir de nulle part ! Dans l’intime de notre conscience, chacun de nous sait, quelque que soit sa religion, que le monde ne peut se comprendre en dehors de l’Etre Suprême, l’unique Dieu créateur ! Mais alors, la religion chrétienne authentique dont la source est la Croix du Christ, sommet expressif de l’Amour de l’unique Dieu créateur, ne mérite-t-elle pas d’être considérée et revisitée à partir de sa substance incorruptible qu’est la Sagesse de la Croix du Christ, l’unique Sauveur de l’humanité ? Honnêtement, il faut oser y croire, mais à deux conditions ! La première condition, c’est de considérer honnêtement l’unique Nature humaine dans sa diversité en correspondance avec l’unique Nature divine riche de l’unique Dieu en trois Personnes ! La seconde condition, c’est la conversion des chrétiens à la mentalité de la Sagesse de la Croix du Christ, unique Sauveur du monde, en qui la nature humaine trouve son accomplissement dans la nature divine.

Que le Saint-Esprit qui a poussé Jésus au désert après son Baptême par Jean pour être tenté par Satan qu’IL a vaincu, nous garde vigilants afin que nous ne succombions pas à la séduction de l’accentuation culturaliste par rapport à la splendeur de la nature humaine créée pour s’accomplir dans sa vérité qu’est la nature divine en Jésus mort et ressuscité pour le Salut de l’Humanité, Amen !

Sac. Bienvenu AKODOH

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