Verbum Domini du 6ème dimanche du Temps Ordinaire Année B
Frères et sœurs dans le Christ, très bon dimanche à chacun et à tous.
À la faveur de la seconde lecture (1 Co 10, 31 – 11, 1) de ce dimanche, nous entendons saint Paul nous inviter à l’humilité. Et comment s’y prend-il ? En premier, il nous recommande ceci : “Tout ce que vous faites […], faites-le pour la gloire de Dieu. Et en second, il nous demande de ne pas rechercher notre intérêt personnel, mais celui de tous. En vérité, celui qui est humble est porté par la recherche de l’unique gloire de Dieu. Il ne veut pas se rechercher, il ne veut pas se faire voir pour éviter d’attirer quelque gloire sur lui-même. De plus, celui ou celle qui est humble ne recherche pas son intérêt personnel, mais celui de tout le monde. Il ne sacrifie pas l’intérêt commun sur l’autel de son bien personnel. Il a plus le souci de tout le monde que celui en premier de sa propre personne.
Donnant le même conseil aux Philippiens de ne pas être préoccupés de leurs propres intérêts, Saint Paul affirmait en Philippiens 2, 3-11 : “Ne soyez jamais intrigants ni vaniteux, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres. Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père.”
Ainsi voyez-vous, quand on accepte de s’abaisser, quand par la voie de l’humilité, on accepte de s’effacer pour ne plus être un écran pour les autres ni pour Dieu, eh bien, Dieu lui-même se charge de nous élever, et quand Dieu nous élève, nous sommes vraiment élevés. Quand c’est par nous-mêmes que nous voudrions nous élever, bien des fois, c’est Bonjour les dégâts. Et Dieu ne peut donc nous élever sans humilité. Et quand je le dis, je pense à ce que Jésus affirmait à Sainte Faustine Kowalska le 30 juin 1937, c’est au numéro 1170 du Petit Journal. Il lui disait ceci :
« J’ai souvent voulu distinguer cette Congrégation, mais Je ne le peux à cause de son orgueil. Tu sais, Ma fille, qu’aux âmes orgueilleuses, je n’accorde pas de grâces. Et même celles que j’accorde, Je les reprends ! »
Ce qui est en jeu en vérité, c’est que notre salut ne sera jamais une construction de nos mains ou de bonne volonté. Il sera toujours un don gratuit que nous recevons intégralement de Dieu. Donc le salut se reçoit intégralement de Dieu. Or l’orgueil crée en nous une attitude de fermeture, de fermeture aux autres et à Dieu. Voilà pourquoi l’orgueilleux a du mal à recevoir et à accueillir les remarques, les reproches. Et donc si l’orgueil crée en nous une attitude de fermeture, comment pourrions-nous recevoir de Dieu son salut ? Comment pourrions-nous recevoir de lui la grâce qui sauve ? Voilà pourquoi l’humilité est fondamentalement nécessaire pour une vie chrétienne, elle est fondamentale pour notre relation avec le Seigneur. Sinon, nous risquons de semer pour du vent. Et une autre chose qui indique encore cette nécessité de l’humilité, c’est que le Seigneur ne peut pas nous accorder certaines grandes grâces s’il n’y a pas l’humilité. Car cette humilité est la condition pour recevoir ces grandes grâces de Dieu, elle est aussi la gardienne de toutes les grâces que Dieu nous fait. Parce qu’en vérité, l’orgueil, très vite, Eh bien, il fait pourrir les nombreuses grâces que Dieu nous fait. Et si justement, il y a orgueil, on ne peut pas recevoir de Dieu ses grâces, on ne peut pas recevoir de lui, Eh bien, ces grandes grâces là nécessaires pour notre salut. Et quand je le dis, je me souviens de ce que Jésus a eu un jour comme dialogue avec cette Maryam de Jésus Crucifié. Il lui disait ceci :
– Donne-moi un prêtre cherches-en un seul qui ne recherche que moi, et qui ne se recherche lui-même en rien, qui se met peu en peine de faire de beaux discours, de l’effet que peuvent faire ces discours.
– Mais Seigneur, répond Maryam, il y a des prêtres, il y a des saints prêtres encore sur la terre.
– Et Jésus de lui répondre, s’il s’en trouve un tout à fait dégagé de lui-même, qui ne rechercherait que la gloire de Dieu, ce prêtre ferait des prodiges, des miracles se feraient entre ses mains. Jésus de continuer en lui disant : “Donne-moi un prêtre. Un religieux qui a l’humilité. Je ne lui refuserai rien.
Et je paraphraserai en disant : “Donne-moi un simple fidèle laïc, pétri d’humilité. Eh bien. Le Seigneur dit qu’il fera des miracles, qu’il fera des prodiges dans la vie d’une telle personne. Cela nous montre combien l’humilité est radicalement nécessaire pour la croissance de notre vie spirituelle. Elle est tout simplement nécessaire pour entrer au Ciel. Que pourrions-nous faire ? C’est de demander au Seigneur la grâce de son humilité. C’est Dieu seul qui donne l’humilité, l’humilité véritable. C’est Dieu seul qui donne cette mort à nous-mêmes. C’est Dieu seul qui donne cette mort à notre moi. Alors, chers amis, supplions le Seigneur. Supplions-le sans cesse de nous accorder cette humilité-là. Parce que, comme j’ai dit, sans elle, il n’y a pas de salut. Supplions donc Dieu de nous faire un tel don. Ne prions plus, ne faisons plus seulement des neuvaines, parce qu’il y a sorcier qui nous embête dans notre vie. Non, faisons aussi des neuvaines, prions et supplions le Seigneur, en lui disant de nous accorder, mais abondamment cette humilité, car, comme j’ai dit. Elle est vraiment la base, la condition. De notre relation avec le Seigneur. Le Seigneur soit avec vous !
Père Narcisse BAH-KPEVI